J’ai présenté un 1er développement d’une réflexion sur la préparation du futur dans un monde en crise en me basant sur les leçons de l’histoire puis un 2ème sur l’intégration de la discontinuité de l’histoire pour imaginer le futur, un 3ème sur la relativisation du dominant pour comprendre le monde et un 4ème sur les raisons et les manières d’agir pour préparer le futur.
Ce 5ème porte sur l’affirmation du langage de la puissance pour préparer l’avenir.
Viendront les derniers avec la mise en place de la défense européenne pour préparer l’avenir et une conclusion terminale.
Le projet européen a transformé les problèmes politiques en problèmes technocratiques et a remplacé les politiques nationales par des procédures juridiques. Ce chapitre interne à l’UE est désormais clos.
De nouvelles crises (crise financière de 2008, crise migratoire, Brexit) ont suscité des interrogations sur la nature de l’Union et de ses sources de solidarité et de légitimité. Elles n’ont pu être résolues par les techniques habituelles de l’UE (la dépolitisation, les solutions techniques et le marché ), mais par le retour du politique.
Cette dépolitisation s’est soldée par une réticence et une incapacité à voir comprendre et accepter qu’hors de l’UE, « la jungle repoussait ».
L’UE doit reconnaître d’abord que l’histoire et la politique mondiale actuelle oblige à penser et à agir en termes de puissance et ensuite que l’échelle de l’UE et sa capacité la rende pertinente pour peser sur les événements.
Pour mémoire, dans l’UE vivent 500 millions d’habitants et son PIB est de 16 000 milliards d’€ ( 24 000 Mds pour les USA ), ce qui la place dans le trio de tête des puissances mondiales avec la Chine ( 17 000 Mds ) !
La voie est cependant tracée. L’UE est devenue moins naïve ave la Chine, en filtrant la 5G, les investissements et les marchés publics. De même dans l’espace indopacifique, l’UE privilégie les relations avec les pays démocratiques.
L’UE doit également reconnaître qu’en son sein, il y des pays qui s’opposent à sa conception démocratique et à sa défiance envers la Russie. Il faudra donc de recourir au vote à la majorité qualifiée pour aboutir à des décisions plus rapides dans le domaine de la défense.
Or la défense fait partie des domaines qui requièrent l’unanimité des États membres, comme la fiscalité, les politiques sociales et la modification des traités.
Seule possibilité pour l’instant, utiliser la coopérations renforcées. Celles-ci peuvent porter sur tous les domaines de l’action européenne, à condition de réunir au moins neuf États membres.
Les citoyens de l’Union ne se soucient guère de savoir qui fait quoi à Bruxelles, ni des discussions abstraites. Ils ne s’inquiètent pas du nombre de déclarations faites ni des sanctions adoptées. Ils s’interrogent sur ce que fait l’UE pour leur sécurité et son influence sur la marche du monde.
On doit avouer que pour le moment elle est une machine technocratique ouverte aux quatre vents.
Pour les Européens, au regard des leviers financiers, technologiques et logistiques et diplomatiques dont elle dispose, l’UE doit « apprendre à parler le langage de la puissance » !
Si le combat est mené de manière individuelle par chaque état, ses avancées démocratiques et diplomatiques reculeront.
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